Château de Gaasbeek

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Beschrijving

Le Château de Gaasbeek est érigé aux alentours de 1240. À l’époque du Moyen Âge féodal, le duc de Brabant crée le « domaine de Gaasbeek » afin de défendre son duché contre les comtés voisins de Flandre et de Hainaut. Godefroid de Louvain (1209-1253), seigneur de Gaasbeek, est considéré comme le maître d’ouvrage du premier château fort. Au cours des générations suivantes, la seigneurie de Gaasbeek devient la propriété des familles de Horne et d’Abcoude par le biais de mariages et d’héritages.

En 1388, Sweder d’Abcoude (env. 1350–1400) veut étendre son pouvoir au bailliage de Rhode (aujourd’hui Rhode-Saint-Genèse). Ce désir d’extension n’est pas au goût d’Everard t’Serclaes (1320-1388), seigneur de Wambeek et Ternat et échevin de la ville de Bruxelles. Le 26 mars 1388, t’Serclaes est assassiné par le bâtard de Sweder et le bailli de Gaasbeek. En représailles, le Château de Gaasbeek est assiégé et ravagé par les Bruxellois. L’histoire raconte que, lors de ce siège, les Bruxellois ont mangé une quantité si importante de poulets qu’ils ont été surnommés « kiekenfretters ».

La reconstruction du château après ce saccage a duré près de 150 ans. Suite à la ruine de la famille de Horne, Lamoral d’Egmond (1522-1568) acquiert le 4 octobre 1565 le domaine de Gaasbeek, comprenant le château et 17 villages. Lamoral d’Egmond est prince de Gavre, comte d’Egmond, seigneur de Fiennes et d’Armentières, gouverneur et capitaine général de Flandre et d’Artois et chevalier de la Toison d’or. Bref, il appartient à la noblesse la plus haute, la plus riche et la plus influente du pays. Le comte Lamoral d’Egmond sert dans l’armée espagnole sous les ordres du roi Charles V, puis de son fils Philippe II, qui régnaient à l’époque sur nos territoires. Avec Guillaume d’Orange et Philippe de Horne, il forme un « triumvirat » en opposition au cardinal Granvelle, qui a introduit l’Inquisition, persécutant les protestants dans nos régions.

Le roi espagnol Philippe II fait revenir Granvelle. Quand éclate la crise iconoclaste (1566), la révolte contre l’oppression espagnole aux Pays-Bas s’intensifie encore. Le « triumvirat » défend alors le « Compromis des Nobles », en plaidant un traitement plus humain des Néerlandais auprès du roi espagnol. Philippe II envoie le duc d’Albe aux Pays-Bas pour y rétablir l’ordre. Guillaume d’Orange fuit vers le nord, tandis qu’Egmond et Horne sont arrêtés, inculpés de haute trahison et décapités sur la Grand-Place de Bruxelles le 5 juin 1568. Tous les biens du comte d’Egmond sont saisis. Le Château de Gaasbeek est restitué en 1586 au fils de Lamoral, Philippe d’Egmond. Durant cette période, Gaasbeek subit l’assaut des troupes espagnoles et hollandaises pendant les guerres entre les Provinces du Nord et les Espagnols, qui régnaient encore sur les Pays-Bas méridionaux.

En 1615, Gaasbeek est vendu à René de Renesse (1580-1637), comte de Warfusée, qui est marié à Alberte d’Egmond. Il embellit le Château de Gaasbeek en faisant aménager un parc, un pavillon baroque, la chapelle baroque Sainte-Gertrude, une fontaine en marbre et le jardinterrasse entouré de murs. En 1632, Warfusée est accusé de conjuration contre l’Espagne. Le château est saisi et mis en vente. À cause des dommages de guerre, des pillages et des incendies, le château continue à se délabrer pendant une longue période sans trouver d’acquéreur. Durant la Guerre de Neuf Ans, le château est bombardé en 1695 par les troupes françaises, sous le règne du Roi Soleil, Louis XIV. L’aile sud-est est entièrement détruite. Louis Alexandre Schockaert de Tirimont (1633-1708) devient le nouveau propriétaire du domaine, ou plutôt de ce qu’il en reste. Lors de la conférence de paix de Ryswick (1697), qui met un terme à la Guerre de Neuf Ans, Louis Alexandre Schockaert intervient en tant que délégué du Roi d’Espagne. L’achat du château lui donne immédiatement droit à un titre de noblesse. Il restaure le château et le transforme en demeure résidentielle. L’aile détruite n’est plus reconstruite : la fonction défensive est en effet devenue obsolète, étant donné que les murs du château ne font plus le poids face aux nouveaux canons. Le château a depuis sa forme ouverte actuelle.

La petite-fille de Louis Alexandre Schockaert, Henriette, épouse le marquis milanais Giovanni Galeazzo Arconati Visconti, chambellan de l’impératrice autrichienne Marie-Thérèse à Bruxelles. La riche famille italienne Arconati Visconti hérite ainsi du château. En 1796, Paul Arconati (1754-1821), le plus jeune fils de Galeazzo et d’Henriette, en devient le propriétaire. Pourquoi avoir supprimé le nom Visconti ? Par arrêt du 8 novembre 1795, l’ensemble des institutions et des droits de l’ancien régime sont abolis. Cela vaut donc aussi pour les titres de noblesse, les privilèges, les seigneuries... Pour les aristocrates, il n’est pas opportun à cette époque de porter un nom qui renvoie trop clairement à leurs anciens privilèges. Paul se fait donc désormais appeler citoyen Arconati, jusqu’à ce que Guillaume Ier lui rende son titre en 1816. Il prend alors le nom de Paul Marie Remy Arconati Visconti, marquis de Busto. Paul Arconati vit et travaille à Bruxelles, sur la place Royale, à l’Hôtel Arconati (la Cour des comptes actuelle en face du MRBAB). L’extravagant marquis utilise le château de Gaasbeek comme résidence d’été. Fervent admirateur de Napoléon, il fait ériger un arc de triomphe dans le parc (l’objectif était de construire une route reliant directement Bruxelles et Paris le long de cet arc de triomphe). Le château en luimême est quelque peu laissé à l’abandon.

Après le décès de Paul, la propriété revient à son neveu, le marquis Giuseppe Arconati Visconti (1797-1873). Giuseppe est né à Milan, où il s’engage dans le mouvement du Risorgimento, qui œuvre en faveur de l’unification de l’Italie. En 1821, il est condamné à mort par les autorités autrichiennes et fuit avec sa famille aux Pays-Bas. Le Château de Gaasbeek devient alors un point de rencontre des exilés italiens. En 1838, quand le fils aîné de Giuseppe, Carlo, décède d’une fièvre typhoïde à l’âge de 20 ans, Giuseppe et son épouse Costanza Trotti (1800-1871) quittent définitivement Gaasbeek. Leur plus jeune fils Giammartino, né en 1839 dans la ville française de Pau, combat dans la lutte contre les Autrichiens. Il s’intéresse à l’archéologie et à la pensée libérale de gauche. Il se rend régulièrement à Paris, où il fréquente des républicains dotés d’une conscience sociale.

L’ancien journaliste et homme politique Alphonse Peyrat (1812-1890) et sa fille Marie Louise en font partie. Véritable coup de foudre ou affinité entre deux personnes partageant des opinions similaires ? Il ne nous revient pas d’en juger. Quoi qu’il en soit, Giammartino et Marie Louise décident de se marier. Les parents de Giammartino émettent toutefois des réserves : Marie Peyrat, roturière modeste et athée convaincue, est en outre républicaine et de gauche. Le couple attend huit mois après la mort de Giuseppe Arconati Visconti en 1873 avant de se marier civilement. Giammartino décède trois ans plus tard. En 1876, la marquise Marie Arconati Visconti hérite de tous ses biens. Le château laissé à l’abandon est alors entièrement restauré pour devenir tel que nous le connaissons aujourd’hui. Marie meurt sans laisser d’enfants et fait don du château et d’une partie du mobilier à l’État belge pour qu’il en fasse un musée.

 

Adresse

1750 Gaasbeek, Belgium

Openingstijden

Le Château de Gaasbeek est ouvert du 1 avril 2015 au 8 novembre 2015 inclus, tous les jours sauf les lundis, de 10 à 18h (dernière visite à 17h), ouvert les jours fériérs.

Telefoonnummer

32 (0)2 531 01 30

Facilities

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